Le mardi 9 février s’est déroulée la Journée des Expériences (JE) au Centre de Calcul de l’IN2P3 (CC-IN2P3) à Villeurbanne, précédée par la réunion des chefs de service et du CCRI, les deux en présence de la directrice adjointe de l’IN2P3, Ursula Bassler.
La JE a rempli l’amphithéâtre du CC-IN2P3 avec une participation record de 75 personnes. Certaines demandes d’inscription ont dû être refusées, faute de place. Le programme était classique, avec une matinée consacrée plutôt aux aspects techniques, un début d’après-midi pour la visite des salles informatiques et des présentations ouvrant plutôt sur quelques aspects scientifiques particuliers jusqu’à la fin de la journée. Vous pouvez retrouver les présentations de cette journée sur la page de l’événement.
Nous avons récolté pour vous les échos à chaud de quelques participants choisis au hasard parmi la multitude de profils différents qui a fait l’une des caractéristiques de cette journée.
Panorama de quelques participants
Jean Marc Colley, laboratoire Astroparticules et Cosmologie (APC), Paris, est chef du service informatique de l’APC depuis 2015 et responsable de l’infrastructure de l’expérience PLANCK au niveau de l’IN2P3. Il a participé à la réunion CCRI et chefs de service de la veille également. Il ne vient pas tous les ans, mais a déjà participé à plusieurs JE depuis 2009.
LI : Quel est l’intérêt de participer à une JE ?
Je suis curieux de voir ce qui se fait dans d’autres groupes et manips. Les JE permettent de partager nos expériences. A l’APC, nous ne voyons pas tout le spectre des expériences scientifiques qui sont représentées dans l’IN2P3.
LI : Quelles sont les nouveautés cette année à la JE ?
Les JE se ressemblent en général. C’est un concept qui a fait ses preuves. J’ai apprécié cette année le nouveau volet « Outils collaboratifs », présenté par Jean-René Rouet (CC-IN2P3). J’ai découvert quelques offres de service au CC-IN2P3 que je ne connaissais pas. J’utilise déjà gitlab au CC-IN2P3 et y ai créé un groupe. Surtout la nouvelle fonction gitlab-ci me semble très intéressante.
J’ai participé à la session parallèle sur la gestion des comptes au CC-IN2P3, où l’annonce de la fin du fax était annoncée. C’est une bonne chose.
LI : Qu’est-ce qui manquait à cette JE ?
Je m’attendais à ce que le rideau soit levé sur le futur directeur adjoint scientifique (DAS) « Calcul » à l’IN2P3 et nous sommes restés un peu sur notre faim.
Je me demande ce qui se passera avec le paysage des mésocentres. La limite d’un centre par région apparemment préconisée par le gouvernement me semble peu. Le futur DAS Calcul suivra certainement ce sujet de très près.
Pascal Calvat, Centre de Calcul de l’IN2P3 (CC-IN2P3), Villeurbanne, travaille depuis 2002 au support utilisateurs du CC-IN2P3 et est en charge des ouvertures interdisciplinaires. Cela veut dire qu’il s’occupe en priorité des utilisateurs hors IN2P3, venant des domaines biologie, sciences humaines, etc. Il est un habitué et co-organisateur de la JE.
LI : Quelle est la raison d’organiser les JE ?
Leur première finalité est de passer des informations aux Czar. [Nous avons appris par des anciens, lors de cette JE, que c’est un terme héritée du SLAC, où l’on désignait déjà ainsi les utilisateurs privilégiés faisant le lien entre l’équipe d’exploitation du centre de calcul et un groupe d’utilisateurs, typiquement venant de la même expérience. C’est le mot anglais pour le tsar/empereur.] Le contact humain reste important pour établir une bonne relation de travail, malgré l’existence du courrier électronique et des visioconférences. On y fait le bilan de l’année, présente les nouvelles orientations et annonce les investissements prévus. Les utilisateurs, à travers les Czars, peuvent poser des questions.
LI : Est-ce qu’on ne pourrait pas étendre la JE à tous les utilisateurs, par exemple en utilisant la visioconférence ?
Non, la mise en œuvre d’une visioconférence est trop compliquée. Et tous les laboratoires ne sont pas équipés pour.
LI : Quelles étaient les nouvelles de cette JE ?
La mise en place de la rencontre Czars – experts de service en session parallèle. C’est important qu’un utilisateur et un expert puissent se voir « en réalité », pas seulement par courriel ou ticket interposé.
LI : Il est difficile de poser cette question à un co-ordinateur de l’événement. Mais qu’est-ce qui manquait à cette JE ?
On verra cela sur le retour de la journée actuelle. Il faudrait mieux arriver à faire parler les gens. Ce n’est pas toujours évident, dans le contexte d’un grand groupe [Les 74 places de l’amphithéâtre du CC-IN2P3 étaient totalement remplies cette année.] et la configuration d’un amphithéâtre. La rencontre Czar – experts était une idée pour favoriser les échanges dans un groupe plus petit et une configuration des chaises et tables dans un schéma face-à-face.
Sorina Pop, CREATIS, Villeurbanne est Czar pour les utilisateurs du groupe CREATIS.
LI : En tant qu’utilisateurs hors IN2P3, pouvez-vous situer le laboratoire CREATIS pour nos lecteurs ?
Oui, nous faisons partie des « 4 % » d’utilisateurs auxquels le directeur du CC-IN2P3 faisait allusion dans son bilan au début de la JE. Le laboratoire CREATIS est un centre de recherche en acquisition et traitement de l’image pour la santé. Il s’agit d’une unité mixte de recherche (UMR), entre le CNRS, l’INSERM, l’INSA de Lyon et l’Université Claude Bernard. Nous utilisons plusieurs ressources pour nos besoins de calcul. Au CC-IN2P3, nous avons un accès direct pour le groupe creatis, mais aussi un accès indirect à travers EGI. Pour faciliter l’accès aux ressources DGI, nous opérons le portail VIP (pour Virtual Imaging Platform) qui permet d’exécuter des applications du domaine de l’imagerie médicale sur la grille de calcul. Je viens régulièrement aux JE depuis de nombreuses années.
LI : Pourquoi ?
Surtout pour rencontrer les collègues, m’informer sur les nouveautés et aussi donner des retours.
LI : Qu’est-ce qui manquait à cette JE ?
Rien. Mais il était dommage de devoir choisir entre les sessions parallèles. Les deux m’auraient intéressée.
LI : Faut-il changer quelque chose aux JE ?
Non. Le rythme annuel me convient bien, sur le format d’une journée. C’est un peu long, mais je comprends les contraintes des utilisateurs qui se déplacent de loin pour participer.
Nadine Neyroud, LAPP, Annecy, est directeur technique du Laboratoire d’Annecy-le-Vieux de Physique des Particules (LAPP) et chef de projet du Data Management dans le consortium CTA (Cherenkov Telescope Array).
LI : Quel est l’intérêt de la JE ?
J’y vais pour obtenir une vision globale des moyens et ressources du centre de calcul par rapport à CTA, mais aussi des autres collaborations, du Cloud et des expériences utilisatrices.
LI : Vous semblez bien avoir ciblé ce que vous cherchez à la JE. Cela fait longtemps que vous y venez ?
J’y vais régulièrement depuis 2002, d’abord en tant que chef du service informatique de mon laboratoire, puis pour notre mésocentre MUST Tier 2 WLCG et l’expérience CTA.
LI : Qu’y avait-il de nouveau cette année ?
Les sessions parallèles. J’ai participé à celle de la rencontre avec les experts. C’était une bonne expérience, et j’ai pu discuter beaucoup de sujets de manière informelle, à bâtons rompus. Mais j’aurais préféré avoir un peu plus de formalisme, un tout petit peu. Peut-être peut-on préparer des posters ou une autre accroche pour mieux s’orienter.
LI : Qu’est-ce qui a manqué à cette JE ?
Rien. J’apprécie beaucoup la matinée avec le bilan et la vue d’ensemble des différentes offres et activités. Dans l’après-midi, il est parfois difficile d’accrocher sur des projets qui sont un peu éloignés de son propre domaine d’activité. Or, ces sessions sont cependant importantes, et il y a eu des sujets captivants, par exemple sur l’étude du cerveau, dans des éditions passées.
LI : Est-ce que la durée est adaptée ?
Oui, une journée est le bon format. Même si j’ai eu un peu de mal l’après-midi, je n’avais pas envie de partir avant la fin quand même.
LI : Faut-il changer autre chose aux JE ?
Non, rien. Les sessions parallèles sont une bonne idée avec du potentiel !
Suzanne Poulat, Centre de Calcul (CC-IN2P3), Villeurbanne, est responsable du service exploitation et du groupe « batch ». Elle travaille au CC-IN2P3 depuis 1988 et participe aux JE depuis leur création quasiment.
LI : D’ailleurs, l’institution de la JE existe depuis longtemps ?
Oui, dans un certain sens. A l’époque du mainframe, jusque fin 1996, il n’y avait que des réunions du « Conseil technique » avec un représentant de chaque laboratoire et les responsables du Centre (je n’y participais donc pas). Il y en avait plusieurs par an.
En 1997, il y a eu une réunion du « comité d’utilisateurs ». Et depuis 1998, il y a une « réunion des expériences » une fois par an. Cette nouvelle formule était ouverte à tous les responsables d’expérience et avec plus de participants du Centre (pas seulement les responsables). Le dispositif a donc bien évolué au cours du temps.
LI : L’intérêt de la JE est toujours le même ?
Oui, elle permet de présenter l’état du centre et l’avenir. Les contacts directs sont importants, la rencontre avec les utilisateurs qu’on connaît uniquement par courriels interposés sinon.
LI : Quelles étaient les nouveautés de cette année ?
Nous avions des tables rondes parallèles avec les utilisateurs et les experts des services. C’était très productif. Dans la salle pour cette session parallèle, nous avons pu discuter en groupes de 4 à 5 personnes. Il y avait 5 personnes représentant les services : 3 pour les différents moyens de stockage, une pour le système de batch et une pour les bases de données. On peut discuter pendant le repas aussi mais ce n’est pas pareil. Il faut maintenir ce mini-forum de discussions.
LI : Est-ce qu’il faudrait changer autre chose ?
Non, mais les utilisateurs devraient s’exprimer plus sur leurs attentes. Une JE est toujours un peu unidirectionnelle, il n’y a pas de retour immédiat. Il faudrait donner plus d’espaces aux utilisateurs, mais la durée est forcement limitée sur une journée de réunion.
Conclusion
Cette édition a été un succès en terme d’audience, ce qui montre l’intérêt des utilisateurs pour rencontrer le personnel du CC-IN2P3 mais aussi pour échanger entre eux. C’est le but de cette journée et il faut continuer à favoriser ces échanges en essayant d’améliorer le format pour donner plus de place d’expression aux utilisateurs.
L’équipe de la LI remercie tous les partenaires des interviews spontanées !
David Bouvet (CC-IN2P3), Dirk Hoffmann (CPPM)