n°12
Juillet
2010
Septièmes Journées Informatiques IN2P3/IRFU

Les septièmes journées informatiques (JI) [1] du réseau des informaticiens de l’IN2P3 et de l’IRFU (RI3) ont eu lieu du 17 au 20 mars au centre Paul Langevin à Aussois (Savoie). Elles ont réuni environ 150 informaticiens, ASR (administrateurs de systèmes et réseaux) et développeurs confondus. Ainsi se confirme la tendance de l’augmentation du nombre de participants aux JI, depuis les débuts avec parfois quelque cinquante auditeurs dans le public.

Ces journées ne se veulent pas un tour d’horizon systématique, mais plutôt un état photographique des nouvelles évolutions et des sujets d’actualité. (« Quand c’est intéressant, on en parle. ») Les 38 orateurs ont donc couvert des sujets très variés dans les 18 sessions plénières. La décision du comité de programme de remplacer le schéma des séances parallèles, souvent polarisées ASR et DEV respectivement, par une séance unique commune avec une alternance permanente entre les deux pôles était généralement bien reçue et a probablement contribué à une bonne assiduité pendant les présentations.

Ces journées ne se veulent pas un tour d’horizon systématique, mais plutôt un état photographique des nouvelles évolutions et des sujets d’actualité. (« Quand c’est intéressant, on en parle. ») Les 38 orateurs ont donc couvert des sujets très variés dans les 18 sessions plénières. La décision du comité de programme de remplacer le schéma des séances parallèles, souvent polarisées ASR et DEV respectivement, par une séance unique commune avec une alternance permanente entre les deux pôles était généralement bien reçue et a probablement contribué à une bonne assiduité pendant les présentations.

Des présentations communes

Quelques sujets illustrés par leurs orateurs sont restés dans la mémoire : Nous avons vu le potentiel étonnant d’optimisation qui peut être obtenu par l’utilisation de GPUs, qui a su nous convaincre également que le calcul parallèle bien fait est un métier et ne s’improvise pas. Les solutions présentées pour le réseau et l’installation des systèmes ont démontré qu’il n’existe pas de solutions préfabriquées pour tout, ou du moins pas encore. Du côté industriel, une présentation par HPlabs [2] nous a rappelé combien il y a de la physique dans l’informatique de pointe, en dépassant le cadre commercial habituel avec une bonne adaptation à notre niveau d’intérêt. L’éternelle Apple était représentée par la référence aux bourses ARTS [3], ce qui a suscité quelques idées et candidatures, on peut l’espérer. Malgré l’arrivée de la grille, ou plus précisément des grilles de calcul, à leur âge de maturité, beaucoup de développements pour améliorer le stockage et le transfert des données, sont encore nécessaires. Et la commercialisation du « calcul nébuleux » cloud computing a tout juste commencé, avec l’apparition de la virtualisation comme une réponse valable à la nécessité pour les jobs de calcul, d’une reproduction exacte et fiable de l’environnement d’exécution à travers les matériels et sites. Les considérations écologiques, le calcul vert, ont commencé à prendre part de la spécification à l’exploitation des infrastructures et systèmes informatiques, comme le montre aussi la création du groupe EcoInfo [4] au sein du CNRS.

Et le développement durable sous une autre lumière a été un argument fort pour le choix du cadriciel EPICS dans le commande-contrôle de nouvelles expériences, parmi elles ITER avec une échelle de temps affichée de quarante ans. Cependant, le temps de vie de NARVAL, application pour l’acquisition des données en physique nucléaire, a commencé il y a 10 ans seulement, ce qui semble déjà énorme pour un logiciel. La sécurité informatique nécessite une adaptation permanente aux risques et menaces extérieures, qui sont également en évolution continue. La persistance des données des expériences de physique est un sujet qui mérite notre attention pour les années à venir. Des discussions et rencontres sont en cours parmi des acteurs venant du CERN, de DESY, Fermilab et d’autres laboratoires ; en France, une seule personne y participe officiellement.

Une séance a donné lieu à une discussion qui était de loin la plus animée de ces JI : l’environnement de travail collaboratif. Depuis longtemps, on ne peut plus considérer que courriel et internet avec un bon navigateur constituent en eux-mêmes la réponse aux besoins d’outils informatiques de travail. Les offres publiques comme l’omniprésent Google permettent de constituer rapidement un agenda partagé, un profil itinérant ou un site d’échange de documents. Mais qui n’a pas déjà organisé un Doodle sur une question sensible, espérant que le contenu du sondage soit vraiment confidentiel ? Le centre de calcul IN2P3/IRFU (CC) propose déjà quelques solutions in house. Mais de toute évidence, une structure plus transversale pourrait éviter d’implémenter de nombreuses solutions individuelles et locales pour des problèmes généraux. Qui jouera le rôle fédérateur dans la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche : RENATER, le RI3, la DSI, … ?

Des espaces de discussions privilégiés

Les sessions plénières étaient complétées par deux tables rondes parallèles, orientées « ASR » et développement respectivement. Dans la fraction ASR s’est exprimée une grande inquiétude vis-àvis de l’évolution du métier. Le spectre de l’info-gérance, déjà une réalité au CEA, ne suscite guère de confiance dans les intentions des décideurs. D’autre part, prétendre que l’ASR traditionnel, qui équipe et maintient postes de travail et réseaux, aura un avenir dans les laboratoires de recherche, serait illusoire. En effet dans le contexte actuel, les PCs et internet sont omniprésents jusque dans les foyers. La nécessité d’une évolution du métier est évidente ; mais elle n’est pas visible. En conclusion, la communauté souhaiterait voir des messages plus clairs, et une participation de l’IN2P3 dans les activités RESINFO serait la bienvenue.

La fraction des développeurs (ou ceux qui avaient décidé de s’intéresser plutôt à cette facette du métier ce jour-là) a reçu avec beaucoup d’enthousiasme l’installation d’une « forge » par le CC à Lyon. Un groupe autour de David Chamont avait réfléchi depuis 2008 à la question de reproduire l’effet fertilisant de SourceForge dans une sorte de RI3-forge. Quoique la définition même d’une forge n’est pas univoque au sein du groupe, il est acquis qu’elle va bien au-delà d’un simple dépôt de code ou système de gestion de versions. Et quelques points demandent des solutions spécifiques à notre domaine de recherche de par son contexte de collaborations internationales : authentification centralisée, équilibre entre les enjeux et les risques lors de l’exposition de son propre code, un besoin fort d’obtenir des conseils et règles concernant la publication de code source et le choix des licences. C’est un appel à l’adresse de la direction qui a été lancé. Car pour l’instant, aucun moyen officiel n’est attribué à une forge propre à notre communauté.

Pendant toute la durée de ces Journées Informatiques, quelques dizaines d’affiches avaient été exposées en poster session, une bonne occasion de discuter avec les auteurs lors d’une séance spéciale. On aurait souhaité voir plus de deux laboratoires à s’appliquer à l’exercice de présenter quelques projets en cours dans leur laboratoire à la communauté.

Une semaine réussie

En résumé, cette semaine de la septième édition de ces JI IN2P3/IRFU était une occasion de rencontres et d’échanges très réussie.

L’organisation reposait sur deux comités présidés par Solveig Albrand (organisation locale) et Nadine Neyroud (programme), qui ont fait un excellent travail, laissant peu de choses à améliorer. Le programme était arrondi par un repas convivial au Fort Marie Christine, et la présentation surprenante [5] sur l’utilisation de l’informatique dans un environnement très hostile, dans les températures les plus basses sur terre (hors LHC). Les JI ont vocation à devenir une institution du RI3 qui réunit la majorité de ses membres généralement distribués sur le territoire national, de manière régulière et productive.

Moufida Dziri-Marce, Dirk Hoffmann, Pierre-François Honoré

[1] http://ji.in2p3.fr/JI10/

[2] http://www.hpl.hp.com/

[3] http://www.apple.com/uk/education/arts/

[4] http://www.ecoinfo.cnrs.fr

[5] http://www.gdargaud.net/Antarctica/

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Responsables éditoriaux : Dominique Boutigny et Cristinel Diaconu
Comité de rédaction : Virginie Dutruel, Sébastien Grégoire, Eric Legay, Gaëlle Shifrin et Tiffany Thome

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