Après 18 ans passés au Centre de Calcul de l’IN2P3/CNRS, Fabio HERNANDEZ part aujourd’hui vers de nouveaux horizons, direction la Chine…
Quelques mots sur votre parcours professionnel...
Après l’obtention du diplôme d’ingénieur en informatique à l’école d’ingénierie de l’Université de Los Andes à Bogota (Colombie), j’ai rejoint l’équipe du centre de calcul de l’Université en tant qu’ingénieur système pour travailler sur l’ordinateur central, utilisé pour les activités de recherche.
Trois ans après, dans le cadre d’un programme de coopération entre l’IN2P3 et l’Université, il m’a été proposé de faire un séjour d’une année au Centre de Calcul de l’IN2P3 à Lyon. C’est ainsi qu’en 1992 j’ai rejoint le CC-IN2P3 en tant que visiteur : ma première mission a été de concevoir et de développer un outil de transfert de données entre la ferme de calcul basée sur des stations de travail sous Unix, en phase initiale de mise en production à l’époque, et l’ordinateur central (mainframe) permettant ainsi l’accès à la librairie automatisée à cartouches depuis la ferme, alors dédiée aux travaux de simulation.
Par la suite, j’ai eu l’opportunité de poursuivre mes études en parallèle avec mes activités professionnelles au CC-IN2P3, jusqu’à l’obtention en 1995 un Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) à l’INSA de Lyon et Université Lyon I dont le sujet central était la visualisation des données scientifiques.
En 18 ans quelles sont les différentes fonctions que vous avez exercées au Centre de Calcul de l’IN2P3/CNRS ?
Pendant les 18 dernières années passées aux CC-IN2P3, j’ai eu l’opportunité de contribuer de l’intérieur à la transition depuis un modèle de calcul centralisé autour d’un ordinateur central jusqu’à la distribution des moyens de traitement et de stockage au niveau planétaire, comme c’est le cas actuellement avec la grille de calcul. Ma contribution technique a été principalement dans le domaine du transfert et du stockage de données en utilisant des réseaux et des dispositifs de stockage de masse à haute performance.
Depuis le début des années 2000, j’ai été fortement impliqué dans le développent de la grille de calcul pour les activités de recherche à travers divers projets d’envergure régionale, nationale et européenne. Le plus abitieux d’entre eux a débouché sur l’initiative actuelle de construction d’une infrastructure de support à la recheche européenne basée sur l’intégration des plate-formes de grille déployées et opérées par chaque pays participant.
Pendant toute cette période, j’ai assuré plusieurs fonctions telles chef de projet, chef d’équipe, directeur adjoint et responsable technique au niveau national d’un projet institutionnel.
Vous avez aujourd’hui accepté un poste en Chine...
Je pars en Chine où j’assurerai une mission qui m’a été confiée par le Ministère des Affaires Etrangères et Européennes auprès de l’Académie de Sciences de Chine à Pékin. Je serai basé à l’Institut de Physique de Hautes Energies de Pékin (IHEP).
La mission, d’une durée de 2 ans, consiste à développer davantage les liens existants entre des organismes de recherche Français et Chinois dans le domaine du traitement de données, en particulier pour les disciplines pour lesquelles les technologies de grilles de calcul peuvent apporter de la valeur, comme c’est le cas de la physique des hautes énergies. L’IN2P3 et l’IHEP sont deux institutions fortement impliquées dans le traitement de données issues du LHC qui travaillent ensemble depuis plusieurs années.
Qu’est-ce qui a motivé votre départ ?
La possibilité de continuer mon développement professionnel et personnel dans un contexte différent et fortement stimulant a été le moteur de ma décision. Les attraits inhérents au pays d’accueil ont sans doute influencé notre décision familiale de partir découvrir une autre culture et une autre langue dans un contexte en constante évolution.
Propos recueillis par Tiffany Thomé