LPSC, Laboratoire de Physique Subatomique et de Cosmologie de Grenoble
Faisant suite à la demande des physiciens du groupe ATLAS du laboratoire, le LPSC a décidé en 2006 de créer un nœud de grille pour le calcul LHC. Le laboratoire a ainsi investi dans l’aménagement d’une salle informatique avec un système de refroidissement original basé sur la technique du « free cooling » [1] et dans toute l’infrastructure nécessaire à l’accueil d’un site de grille. Après une phase de tests en 2007 et l’achat des premiers matériels soutenus par le LPSC, les groupes de physique LHC du laboratoire et l’Institut des Grilles et du Cloud, le site est mis en production en janvier 2008.
La grille de calcul utilisée pour le LHC s’appuie sur la collaboration internationale W-LCG (Worldwide LHC Computing Grid [2]) qui fédère 140 centres de calcul dans 35 pays. Ces centres sont répartis en 4 catégories. Le Tier 0 est le centre de calcul du CERN qui recueille et traite les données en sortie des détecteurs. Ces dernières sont ensuite dupliquées dans 11 centres de calcul nationaux dits Tier 1 qui ont un contact privilégié avec certains centres de niveau 2 et 3. L’ensemble de ces centres de calcul permet le traitement commun des données des expériences pour chaque collaboration, la production centralisée de simulation des données et la possibilité pour chaque membre des collaborations d’analyser l’ensemble de ces résultats.
Dans ce contexte, lors de sa mise en production, le nœud du LPSC a été défini comme un nœud de type Tier 3 (sans engagement auprès des expériences) et a été ouvert aux expériences ATLAS et ALICE.
Depuis sa création, le site s’est développé et s’est ouvert à d’autres communautés d’utilisateurs ou « Virtual Organisation » (VO). Certaines d’entre elles correspondent à des demandes régionales (VO Rhônes-Alpes, EUMED pour les pays méditerranéens), ou à des besoins d’équipes du LPSC (VO LPSC ouverte à tous les membres du LPSC, VO Calice pour le groupe participant à ILC, VO MURE créé à l’initiative du LPSC et dédiée à la simulation de réacteurs nucléaires, VO Biomed pour l’imagerie médicale).
On notera d’autre part, qu’une collaboration s’est engagée autour des grilles de calcul et de l’informatique verte entre le service informatique du LPSC et le groupement de laboratoire pour le calcul intensif CIMENT [3] qui vise au développement de projets de calcul de type méso-centre au sein des universités grenobloises.
Depuis 2008, les capacités de calcul et de stockage du site ont régulièrement augmenté pour atteindre aujourd’hui respectivement 760 cœurs correspondant à 6 900 HEPSPEC06 et 500 To net de stockage. ATLAS et ALICE en sont les plus gros utilisateurs, l’ensemble des autres communautés utilisant environ 10% de la puissance de calcul consommée. L’évolution de cette dernière est montrée sur la figure 1 depuis la mise en production du site en 2008. Le LPSC assure environ 3% des tâches d’analyse et de production du nuage français d’ATLAS (le nuage français regroupe les sites français, roumains, chinois et japonais) et 7% de la production des sites français pour ALICE.
Figure 1 : Évolution du temps de calcul normalisé utilisé par les différentes VO supportées par le LPSC depuis la mise en production du site.
Après une année de fonctionnement du LHC et considérant l’évolution des stratégies de traitement des données de ses expériences, les groupes de physiques du laboratoire ont exprimé leur volonté d’exploiter au mieux les moyens de calcul LHC du LPSC et de s’impliquer plus encore dans le calcul LHC.
Ainsi, considérant que le site, depuis sa mise en fonctionnement, a démontré sa capacité à assurer un service de qualité, l’équipe grille du LPSC a demandé le passage du nœud au niveau Tier 2 de WLCG. Cette demande implique un engagement du site auprès des expériences qu’il supporte en termes de ressources et de qualité de service.
Au mois de juillet dernier, vu les bonnes performances du site et l’implication du personnel du laboratoire, la collaboration grille LHC a approuvé sans réserve le passage du nœud de grille du LPSC au niveau Tier 2 de WLCG.
Il rejoint ainsi les 7 autres Tier 2 français.
Sabine CREPE-RENAUDIN