n°20
Février
2012
Laurent Serin : « L’ouverture du CC-IN2P3 à d’autres disciplines est inévitable »

Directeur Adjoint Scientifique en charge de la Physique des Particules et du Calcul à l’IN2P3.

- Pourriez-vous rappeler votre parcours svp ?

Je suis né en Vendée, j’ai fait mes études à Nantes puis mon DEA et à ma thèse à Orsay, au LAL. Rentré au CNRS en 1991, dans l’équipe de R&D de l’expérience ATLAS au LHC, j’ai participé à toutes les étapes de la construction du calorimètre électromagnétique à Argon liquide. En parallèle, de 1995 à 2002 j’ai participé à l’analyse des données de LEP dans l’expérience ALEPH. Aujourd’hui, je suis donc Directeur Adjoint Scientifique en charge de la Physique des Particules à l’IN2P3, également en charge du calcul des expériences.

- Comment sont réparties les responsabilités du calcul à l’IN2P3 ?

Etienne Augé, à qui j’ai succédé en juillet denier, a pour l’instant conservé la responsabilité du calcul du CC-IN2P3. Il gère notamment le Comité d’Orientation et de Surveillance, prend part aux décisions concernant l’affectation de postes (permanents ou CDD) et participe à l’arbitrage du budget du centre.

Mon rôle est plus axé sur le calcul dans les laboratoires et les expériences, en particulier du projet LCG. Je participe notamment au C-RRB (Computing Ressource Review Board) chargé de superviser l’allocation des ressources de calcul pour le LHC au niveau international. Et je participe évidemment à la réunion des expériences.*

Nous effectuons actuellement une transition lente sur un an où Etienne et moi nous partageons la responsabilité du calcul à l’IN2P3. Nous sommes secondés dans cette tâche par Cristinel Diaconu, chargé de mission pour l’informatique, dont le mandat a été prolongé jusqu’au 1er juillet 2012. De son côté, il préside le Comité de Coordination du Réseau des Informaticiens et anime le réseau. Il gère également l’attribution des ressources informatiques (AP) dans les laboratoires. Cette fonction est cruciale pour assurer une bonne cohérence entre les activités et besoins informatiques dans les différents laboratoires de l’IN2P3 et le Centre de Calcul.

- Comment voyez-vous l’évolution du calcul à l’IN2P3 ?

Le Centre de Calcul a une bonne visibilité actuellement au niveau national et international. La priorité de l’IN2P3 est que le Centre de Calcul maintienne cette position et qu’il conserve son haut niveau d’expertise. Non seulement via LCG à qui le CC-IN2P3 fournit environ 10% des ressources des projets LHC, mais pas seulement. Le Centre de Calcul, ce n’est pas uniquement le calcul pour le LHC. D’autres disciplines vont avoir besoin de plus en plus de ressources dans les prochaines années. C’est notamment le cas de l’astroparticule, via l’expérience LSST qui occupe un rôle majeur avec son télescope au sol, mais également de CTA.

A côté de cela, il est inévitable de poursuivre l’ouverture des ressources du Centre de Calcul à d’autres disciplines, notamment les sciences de la vie et les sciences humaines et sociales. On s’est aperçu que l’ouverture d’une proportion réduite du Centre permettait à d’autres communautés de faire beaucoup. C’est une évolution inévitable. On ne peut pas y échapper. Si on reste fermé, on n’arrivera pas à maintenir le CC-IN2P3 à son niveau actuel. A un bémol près : il faut prendre garde à ce que le CC-IN2P3 ne devienne pas le Centre Calcul du CNRS. Il y a un équilibre à trouver : ouvrir les ressources en valorisant l’expertise du Centre et en mettant en place des partenariats avec d’autres instituts. Mais le CC-IN2P3 ne doit pas devenir un centre généraliste et d’abord satisfaire les besoins en calcul de l’institut.

* La dernière a eu lieu le 17 janvier au CC-IN2P3.

PROPOS RECUEILLIS PAR G.S.

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