- Comment est né le projet GRIF ?
Le projet de Grille de calcul au service de la Recherche en Ile de France (GRIF) est né fin 2004 à l’initiative du LAL et de l’Irfu (à l’époque le DAPNIA) engagés alors dans le projet EGEE2 et dans les quatre expériences LHC. Au printemps 2005, nous avons organisé une réunion de l’ensemble des laboratoires de la région impliqués dans les expériences LHC afin de débattre sur l’opportunité de s’engager dans l’aventure de la création d’un centre Tier2. Suite à cette réunion, le LPNHE a décidé de se rejoindre au LAL et à l’Irfu pour une phase de R&D devant démontrer la faisabilité d’un nœud de grille distribué. Le projet GRIF était né.
En septembre 2005, deux nouveaux partenaires, l’IPN d’Orsay et le LLR de l’école Polytechnique ont rejoint GRIF. Fin 2006, l’institut des systèmes complexes Paris Ile de France (ISC-PIF) a décidé de confier ses ressources informatiques à GRIF. Mi 2007, l’APC à Tolbiac à rejoint le projet en créant un sixième nœud de GRIF dans la région IdF.
- Quels objectifs vous-êtes vous fixés ?
Le projet GRIF a pour objectif l’opération d’une grille de calcul fédérant les grands centres de recherche de la région parisienne autour d’un outil commun dans le cadre de la grille européenne EGEE et de la grille mondiale LCG. Il constitue le fer de lance du GIS P2I (Physique des deux infinis) depuis 2005, avec une ressource de calcul et de stockage de première importance dans le paysage français des grilles. La constitution d’une équipe technique soudée opérant conjointement les six sites de GRIF marque la réussite de ce projet ambitieux.
Bien que le projet soit ouvert à plus de 25 organisations virtuelles, l’accès aux données du LHC au travers de l’opération d’un centre LCG Tier2 et Tier3 pour les physiciens de la région Ile de France, reste l’un des ses objectifs majeurs. La dissémination au travers de journées formations pour les utilisateurs mais aussi pour les nouveaux ingénieurs opérant la grille permettent à chacun de trouver l’aide indispensable au sein de GRIF. La proximité des équipes techniques et des utilisateurs constitue un atout majeur dans le fonctionnement des sites.
- Quelles perspectives envisagez-vous pour le projet, à l’heure de la mise en place d’une grille nationale ?
Dans le contexte actuel de transition entre les projets EGEE et EGI/NGI, les acteurs de GRIF sont prêts à contribuer au bon fonctionnement de la grille de production française (FGI pour « French Grid Initiative ») en apportant leur expérience de l’opération d’une grille régionale multisite.
En région Ile de France, de nouveaux laboratoires sont en passe de se lancer sur la grille et GRIF sera pour eux une aide précieuse. La question se pose de savoir si GRIF peut accueillir de nouveaux partenaires opérant de nouveaux nœuds sans faire exploser la cohésion actuelle. Dans une telle perspective, de nouveaux outils de communication à mettre en œuvre peuvent nous aider à surmonter les difficultés de communication qui vont aller croissantes avec le nombre de partenaires.
A l’horizon 2015, nous estimons que GRIF proposera à des centaines d’utilisateurs de l’ordre de 10000 à 15000 cœurs et environ 8 à 10 Péta octets de stockage. Pour héberger ces ressources, il faudra de l’ordre de 300 à 400 m2 de salle machine drainant une puissance utile de l’ordre du 800 à 1000kW. Une double adduction réseau de 50 à 100 Gbit/s sera également indispensable pour un nœud de grille d’une telle ampleur dans le contexte d’un LHC ayant engrangé de nombreuses données. Pour relever ce challenge, le plan campus du plateau de Saclay constitue une piste intéressante à suivre.
PROPOS RECUEILLIS PAR GAËLLE SHIFRIN