Groupe-ProDev2016-Biarritz
De nos jours, la plupart des projets scientifiques inclut des développements logiciels. La gestion de ceux-ci, tout au long de leur cycle de vie et dans un contexte de recherche, révèle des difficultés spécifiques qu’il faut anticiper. Alors que la démarche « qualité » a été adoptée dans de nombreuses disciplines techniques, elle l’est moins souvent dans le domaine informatique, peut-être trop récent et usant de technologies et méthodes évoluant souvent trop rapidement pour pouvoir s’assimiler par exemple aux méthodes de conception et production mécanique, rodées et consolidées depuis des siècles. De ce constat est né l’idée de co-organiser une formation « qualité logiciel » entre les réseaux DevLOG (CNRS/MI) et Qualité en Recherche (CNRS/MI), avec le concours du Pepi (INRA) et la Délégation Aquitaine (CNRS). Elle s’est déroulée du 7 au 10 novembre 2016 au Domaine de Françon à Biarritz et a attiré 44 participants dont 37 stagiaires et 7 intervenants avec une répartition variée par organisme (31 CNRS, 6 INRA, 3 Universités et 2 Renater, 1 Inria, 1 Ecole Polytechnique) et par compétences, voire métiers, également très diverses : développeurs, chargés de valorisation, chefs de projets et qualiticiens.
Cette formation a présenté les difficultés rencontrées en faisant appel à un panel d’outils et de méthodes pour gérer un projet de développement logiciel selon une approche systématique intégrant les aspects de valorisation, capitalisation et génie logiciel du projet. Le fil conducteur de mise en application de la méthodologie proposée était la construction d’un site Web, retraçant le déroulement du projet en suivant les préceptes présentés.
Divisés en trois groupes pour trois livrables distincts du site Web, les stagiaires jouaient chacun un rôle particulier (développeur, acteur de la valorisation, …) pour mener à bien le projet. Le rôle de chaque participant étant un rôle à contre-emploi, les développeurs ont joué les chargés de valorisation et vice-versa. Dans chaque groupe respectivement, trois domaines ont été abordés : « Génie Logiciel », « Protection des logiciels » et« Diffusion des logiciels » sous l’angle de la qualité. Les participants se sont parfaitement prêtés au jeu et ont pu être confrontés ainsi aux difficultés spécifiques de leurs collègues. Ainsi on peut espérer qu’au retour dans les laboratoires, les interactions de chaque participant avec ses interlocuteurs locaux (Développeurs, Chefs de projets, Chargés de valorisation, Juristes, Acteurs de médiation) du développement logiciel seront facilitées suite à cette sensibilisation.
Selon l’avis des participants, cette formation originale a su marier tous les aspects d’un projet de développement logiciel : aspects techniques et organisationnels (amélioration continue, qualité, gestion de projet et d’équipe), mais aussi des aspects liés à la communication et la propriété intellectuelle (valorisation et diffusion de nos produits logiciels). L’agenda équilibré en cours et TP a également permis aux développeurs loin du développement Web de mettre en œuvre des techniques et pratiques nouvelles pour eux, comme les moteurs et cadriciels Web ou le CSS. Le projet collaboratif avait des objectifs jugés plutôt ambitieux par les participants, au vu des attentes des organisateurs et du temps imparti pour la réalisation. L’organisation et le partage des tâches au sein des équipes constituées pour l’occasion sont certainement en partie à l’origine de ce constat. D’autre part, les stagiaires ont certainement surévalué les objectifs à atteindre dans un temps forcément limité. Avec le recul, certains de ces problèmes auraient été affronté plus efficacement par des livraisons plus régulières (même à fonctionnalités réduites) des produits des groupes de travail. C’est bien là une approche à promouvoir au sein de sa propre unité/équipe, en veillant à échanger avec ses clients ou utilisateurs plus régulièrement (en forçant les rencontres si besoin), afin de leur garantir la bonne prise en compte de leurs besoins et leurs demandes. C’est du moins la leçon positive qu’on peut tirer de cette formation. La « maquette de projet » vécue sans véritable enjeu dans la formation, avec toutes ses imperfections et irréalismes, servira à tout un chacun d’éviter ce qui s’est révélé comme problème dans la vie professionnelle, moyennant les outils et astuces découverts pendant cette petite semaine au pays basque.
Encore bravo et merci aux organisateurs, aux intervenants et non moins collègues stagiaires.
Thierry CHAVENTRE (LPC Caen, participant),
Dirk HOFFMANN (CPPM Marseille, participant),
Jean-Christophe SOUPLET (CRMBM Marseille, co-organisateur),
Henri VALEINS (CRMSB Bordeaux, co-organisateur et animateur du réseau « Qualité en Recherche »)