Le projet pilote RSCA (Réseau Sentinelle Cancer Auvergne) sous l’impulsion de la DRASS Auvergne en collaboration avec une PME innovante, a pour objectif de développer une plateforme fédérant les données de laboratoires de cytopathologie publics et privés dans une grille de santé. Ce projet permettra d’avoir une vue d’ensemble de l’activité en cancérologie sur la région Auvergne. Le réseau développé sera mis à la disposition de la santé publique pour effectuer des requêtes statistiques anonymes et dédoublonnées, offrant de nombreuses perspectives en épidémiologie grâce à un accès performant et temps-réel aux données. L’extension envisagée à d’autres cabinets médicaux et aux services de radiologie permettra une meilleure prise en charge de la maladie dans toute l’Auvergne.
Origine du projet
En 2008, l’équipe PCSV (Plate-forme de Calcul pour les Sciences du Vivant) du Laboratoire de Physique Corpusculaire de Clermont-Ferrand décide de mettre au profit de la communauté médicale auvergnate ses travaux de recherche sur les grilles informatiques dans le domaine biomédical. Déjà impliquée depuis 2003 dans des projets européens de grille informatique (DataGrid, EGEE I, II et III), l’équipe PCSV a mis en œuvre des techniques efficaces pour permettre l’utilisation sécurisée des données médicales.
Un projet pilote de l’utilisation des grilles de calcul en Auvergne
La technologie des grilles a été utilisée pour déployer le réseau de surveillance régional RSCA (Réseau Sentinelle Cancer Auvergne) destiné à faciliter les échanges de données nécessaires aux acteurs et partenaires majeurs de santé publique privilégiant dans un premier temps la lutte contre le cancer du sein et du côlon en Auvergne. Les associations de dépistage des cancers, les différentes structures anatomopathologiques de la région, ainsi que les acteurs de santé publique sont intégrés dans ce réseau qui permet un partage sécurisé des données nécessaires au suivi des personnes diagnostiquées pour un cancer du sein ou du côlon et à la production d’indicateurs et d’alarmes épidémiologiques.
La sécurité des données médicales sur grille
Le réseau créé permet au propriétaire de l’information de disposer d’une autre base de données locale reliée à sa base métier. Les utilisateurs sont dûment authentifiés via la CPS (Carte de Professionnel de Santé). Un haut niveau de protection des données est mis en place ; en combinant plusieurs technologies comme le chiffrement de l’information, l’authentification ou encore l’autorisation. Le réseau sentinelle permet de surveiller les échanges de données qui transitent, et permet de retracer les accès des utilisateurs.
Un partenariat public/privé
Ce projet fait déjà l’objet d’un accord de consortium coordonné par Lydia Maigne (maître de conférences du LPC) unissant les partenaires suivants : CNRS, Université Blaise Pascal, Université d’Auvergne, Centre Hospitalier Gabriel Montpied, l’entreprise MAAT France, l’entreprise Osi Santé, l’association loi1901 RSCA. Une collaboration étroite avec l’entreprise MAAT France, forte d’une expertise dans le domaine de la valorisation des technologies de grilles pour la santé permet de faciliter les développements induits par un tel projet. Une thèse, encadrée par le Laboratoire de Physique Corpusculaire, et financée par la région Auvergne participe à la mise en œuvre de ce projet. Un premier prototype est opérationnel depuis décembre 2009. Ce prototype doit gérer les données relatives au cancer du sein et du colon et une extension est prévue en 2010 pour le cancer du col utérin et l’utilisation des mammographies numériques.
www.e-sentinelle.org
Lydia MAIGNE
